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Le temps d'aimer l'Afrique
6 mai 2010

Jambo Kenya (2)

Nous partons de Nyahururu le dimanche des rameaux. Sur notre route, chacun
porte avec joie ce symbole qui est aussi celui de la renaissance du printemps.
A la main, sur le vélo ou la voiture, il y en a partout! Nous nous arrêtons sur un
point dominant une partie du rift, impressionnant! Dans le village suivant, les
enfants refusent les photos… par peur ou par marre? La remontée sur
l’escarpement est, une fois n’est pas coutume, plus essoufflante pour Olivier
que pour Hélène. Rassurez-vous, depuis l’ordre naturel a repris ses droits,
c’était juste assez exceptionnel pour qu’on le cite! Nous délaissons un moment
Treddy pour gravir une petite colline qui, à coup sûr, nous donnera un magnifique
point de vue sur le rift. On ne s’y est pas trompés. Magnifique. Le Roi Lion
puissance 10. Puis nous redescendons direction Nakuru, entre champs de thé
et de café. Nous avons rendez-vous avec Joseph, de l’association Parrains d’Espoir,
contact encore une fois donné par Cyclo Point d’Interrogation.
Un cycliste nous guide à notre point de rencontre. Il est guide et organise des voyages
en vélo au Kenya, nous ne pouvons que bien nous entendre…
Puis démarre l’attente de Joseph devant le café. Soudain, une petite jeep arrive,
et le conducteur blanc nous fait des signes. On s’avance. “C’est vous?”.
On l’a bien cru pendant quelques minutes, mais non, c’est un prêtre irlandais venu
ici regarder le foot. Olivier l’accompagne à l’intérieur pendant qu’Hélène attend le
“vrai” Joseph. Il arrive peu après, est vraiment kenyan, et ravi de rencontrer le prêtre
avec qui nous avons fait connaissance. Ce voyage n’est qu’une cascade de belles
coïncidences… Partis chez Joseph, ce dernier commence par nous dire
qu’il n’a pas rencontré Marie-Hélène et Yannick de cyclo point d’interrogation! Il en a
entendu parler, mais visiblement les cyclistes avaient, comme nous, changé d’itinéraire
en cours de voyage. C’est nous qui profitons du contact pris, des années plus tard.
Comme beaucoup de personnes qui nous accueillent, pourtant prévenu au dernier
moment, Joseph prend son temps pour nous expliquer l’association et, le lendemain,
pour nous accompagner en visite. Parrains de l’Espoir est une association française
créée en 1978, et au Kenya en 1982. Elle aide 600 enfants au Kenya par une méthode
de parrainage direct pour la scolarité, mais aussi par le soutien des communautés
dont font partie les enfants lors d’urgences, et dans le développement de ses
communautés (accès à l’eau, infrastructures…).
Le parrainage est direct car les parrains choisissent d’aider un enfant dont ils reçoivent
des nouvelles régulièrement dans l’année. Peu d’employés pour essayer d’optimiser au
maximum les dons. L’association propose aussi aux bénéficiaires devenus adultes de
parrainer à leur tour. Comme une des langues officielle du Kenya est l’anglais, quelques
partenariats se sont créés entre des écoles anglaises et kenyanes. Joseph est chargé de
visiter les enfants aidés, et il revient d’ailleurs d’un long voyage lorsque nous le
rencontrons. Nous pouvons échanger sur la route pourrie Moyale-Isiolo, où il a eu moins
de chance que nous car, peu avant un garage, ses quatre roues ont été crevées par
quelques clous sur la route…  Nous passons la soirée avec Joseph, sa femme Sarah
et leur plus jeune fils, tous sont vraiment très gentils.
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Le lendemain, Joseph nous emmène au sommet du volcan Menengaï. Tiens, un nouveau
péage! Le Kenya est vraiment un pays de tourisme. Le cratère est magnifique, source de
géothermie, et nous partons pour 1h30 faire une partie du tour. Près d’un chemin, on
voit une agricultrice à qui on raconte ce que l’on fait. Elle aime! Elle dit que c’est bon
pour le corps…et l’esprit. Elle a tout compris! 3h plus tard, nous rejoignons Joseph qui nous
attendait au sommet. Merci d’avoir été aussi patient! Pour tout avouer, on y aurait bien
passé la journée… Nous rejoignons Nakuru et quittons Joseph, direction le lac Elementaïta.
Après avoir attendu que le gros de la pluie s’en aille en admirant le travail difficile
des tailleurs de pierre, nous repartons sous le fin crachin. On ne va pas faire que 5 km
non? On en fera une petite 30aine, le lac n’est pas si loin. Mais difficile de trouver où
loger. Finalement, on prendra une chambre dans le guest house de l’hôpital. C’est la fin
d’après-midi, il ne pleut plus, et comme tous les jours au Kenya, la lumière est magnifique…
L’hôpital surplombe le lac et nous y descendons directement par une pente raide à travers
les brouissailles. Nous sommes muets devant le spectacle offert et stoppons plusieurs fois
notre marche pour mieux admirer. Les colonies de flamands font des tâches roses sur le lac,
dans lequel les nuages et la lumière se reflètent. Au bout du lac, trois petites collines
viennent ajouter juste ce qu’il faut pour rendre l’ensemble encore plus magique. Quel effet
de profondeur… on reste jusqu’à la nuit. Nous remontons ensuite par le chemin public,
totalement inondé. Chaussures détrempées, la quête du resto est aussi difficile que celle
de l’hôtel. Mais, encore illuminés par le spectacle que nous venons de voir, il serait
bien difficile d’entamer notre moral. Le lendemain, nous ne résistons pas à l’envie de
nous lever tôt, de poser notre vélo au bar où nous avons goûté la veille, et de descendre
par le chemin public admirer les lumières du matin sur le lac. Encore une fois, un délice…
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Direction Naivasha, où nous avons encore un programme chargé : aller voir le lac de cratère
et faire le tour du lac Naivasha. La route est rendue difficile par les camions qui nous
font peur et qui nous rasent de près. Plus habitués que nous, les babouins paressent au
bord de la route et la traversent tranquillement. Plus loin, c’est un troupeau de zèbres
qui s’enfuit, non à cause du trafic, mais à cause de nous, qui nous sommes arrêtés pour
les photographier! On est enchantés. On s’approche du lac sous un ciel gris. On trouve
l’accès public. C’était compliqué, car le lac est cerné de lodges ou de serres à fleurs
qui ont un accès privé. Après une longue allée bordée de cactus, nous arrivons sur une
plage d’herbes. L’endroit n’est pas très beau, mais on peut voir les hippopotames nager.
Plusieurs personnes viennent nous parler. L’un d’entre eux nous demande s’il peut prendre
Treddy en photo. Nous nous mettons à discuter. Il s’appelle Dominic. Nous le trouvons bien
sympa, et commençons à lui expliquer qu’on aime bien vivre avec les gens, de manière simple…
Hélène ponctue par “you have an idea?” (vous avez une idée?). Mais sa prononciation n’est
pas bonne et Dominic répond sans s’offusquer et tranquillement : “oui oui, j’ai une ID,
je ne suis pas une mauvaise personne”… L’ID, c’est la carte d’identité… Passé le fou rire,
il nous invite chez lui. Il avait eu l’idée avant qu’on lui suggère… Nous revenons à la
route principale, la traversons, passons derrière la barre de boutiques et là, nous arrivons
dans un petit village où il y a trop d’habitants. “Trop concentré” nous dit Dominic. Du
coup, problème d’évacuation des eaux usées, des dêchets, et malheureusement un petit air
de bidonville… Nous montons jusqu’en haut du village et arrivons à une barre d’appartement.
Dominic est étudiant de l’autre côté du pays et vient habiter chez son frère pendant les
vacances. Il va devenir professeur en primaire et finance son école en prenant des photos
des vacanciers sur le lac Naivasha, avec le vieil appareil tout automatique de son père ou
son nouveau numérique. Olivier et lui passent une partie de la soirée à parler technique
photo, lumière, iso, ouverture… Comme Dominic a bien compris qu’on voulait vivre
comme eux, il nous emmène non loin de chez lui,visiter les petites boutiques du quartier,
pour acheter les ingrédients nécessaires au diner. On est vraiment dans le local,
on se régale. Dominic fait la vaisselle, nous nous occupons de la cuisine.
On voudrait leur faire goûter comme on cuisine bien le potiron. Mais cuisiner hors de
chez soi avec des ingrédients differents ne donne jamais ce que l’on veut!
On a donc fait une espèce de purée avec plein de légumes, et, ma foi, tout le monde
a trouvé ça très bon! Pour le dessert, Dominic a suggéré de son ton doux et pince
sans rire, que son frère Jimmy qui n’avait rien fait pouvait bien couper
les fruits. Jimmy est conducteur de bateau pour un lodge. Il nous dit que les touristes
français sont très faciles à comprendre car ils associent le geste à la parole :
“Les hippo, comme ça le bateau?” et mime un retournement… C’est chez Dominic
et Jimmy que nous voyons les premiers clips d’une artiste chrétienne tanzanienne
très populaire. L’une des chansons montre un homme qui ne peut pas du tout gérer
la maison seul et qui doit donc se marier… hum…hum…

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Nous avons abandonné notre projet d’aller au lac de cratère, à plus de 40km.
Et aussi de faire le tour du lac, car on ne peut en longer le bord (lodges et serres
prennent la place). En revanche, nous partons pour Crescent Island.
Parfois île, parfois presqu’île suivant le niveau du lac, elle a été acheté par une
anglaise pour en faire un petit paradis d’animaux. Depuis la route, ça commence
fort, waterbucks et zèbres. Mais nous ne sommes pas encore sur l’île,
ceux-ci sont parqués. Nous laissons le tandem au garage et nous partons avec notre
guide Mumo, à pied. Car c’est ça, la magie de Crescent Island, on est au meme
niveau que les animaux. Nous commençons par des impalas et puis au loin,
dépassant de la cime des arbres…des têtes de girafes! Emotion. Nous les rejoignons.
Non contentes d’être belles, elles sont nombreuses. Puis des gnous, des zèbres,
des dick-dick…Nous marchons non loin d’eux et les admirons se mélanger.
Nous sommes les seuls touristes de la matinee, on se sent un peu rois!
Un petit tour par les hippos, et il est tant de se mettre à l’abri.
Mumo en profite pour nous inviter chez lui, sur la route de Longonot,
notre prochaine étape. Il se déplace lui aussi à vélo et passera nous chercher
après la fin de son travail, dans un bar où nous l’attendrons.
Nous en profitons pour boire un coup avec Dominic que nous avons appelé.
On a du mal à le quitter. On a hésité à rester un jour de plus… parfois
on a du mal à faire des choix. Tant mieux si c’est entre du bon et du bon.
Mumo passe nous chercher avec son beau VTT et nous partons. Il nous emmène
sur les coteaux de la colline surplombant le lac. D’abord on s’inquiète de s’éloigner
autant de la route, mais la vue est tellement belle qu’on oublie les efforts qu’on fait,
et qu’on devra faire. Mumo habite non loin de la nouvelle route qui relie Nakuru et
Nairobi, lui aussi dans un petit appart. C’est en parlant de cette route que nous
apprenons que l’ancienne, que nous nous apprêtons à prendre, ne sera pas plus
tranquille. Tous les camions l’empruntent, incapables d’affronter
les pourcentages de côtes de la nouvelle… Nous passons la soirée avec Mumo,
sa femme Passy, leurs filles Ruth et Annah, et le petit James dit Obama,
car né le jour de l’éléction du fameux du même nom. S’ajoutent Eunice et Ann,
les nièces en vacances, une voisine et son fils. Que de chaleur dans une meme pièce!
La famille rit beaucoup au récit de nos aventures. Avec Eunice, nous apprenons
que l’avortement n’est pas légal au Kenya, c’est pourquoi il y a beaucoup de mariages
de mineures (même de 9 ans, et dans la loi, pas de mariage avant 18!),
souvent à la suite d’abus sexuels. D’autre part, la pilule est très chère, et pas de
systême de remboursement. Chez Mumo, nous sommes reçus comme des rois,
eau chauffée pour notre douche, lit et moustiquaire avec thé et chappatis à portée
pour les petits creux de la nuit. Nous partirons le lendemain, bien qu’encore une fois
nous hésitons à rester.

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Le fils de la voisine n’a pas dormi, trop excité par notre venue et par le tandem!
La descente vers la route de Longonot et son volcan est magnifique. La route menant au
“gate” d’entrée également. Mais à l’entrée, déception. C’est cher. Très cher juste pour un
volcan. Et le garde n’est pas compréhensif. Ok, il ne peut pas faire de prix, mais il est
également fermé et glacial. Nous demandons : “Et c’est pour quoi faire cet argent?” “C’est
pour le gouvernement” “Et que fait le gouvernement avec?” “Je ne peux pas vous le dire”.
Voilà. Soit il n’a pas le droit, soit il ne sait pas. Nous faisons demi-tour, en laissant
de pauvres étudiants étrangers munis de leurs cartes essayer d’obtenir un demi-tarif.
Mais non les amis, pour ça, il fallait prévenir 2 semaines en avance…
“Nous n’irons pas gravir le Longonot par la voie officielle. Pas envie de cautioner le
séquestrement de la nature à des fins plus militaries qu’écologistes. Cette organisation
est ridicule, emprisonnée dans les formalismes. Avec les Pyrénées, j’ai pris pour habitude
parcourir la montagne en toute liberté, en toute conscience. Cela apporte indéniablement
une autre dimension à la pratique alpine. Elévation des âmes.”
Tant pis pour le cratère, nous irons gravir la colline d’en face, Kijabe, pour mieux
l’admirer. Nous passons près d’une école. Tous les enfants sortent pour nous voir!
Puis commence la grimpette. Bien raide. On a un peu de mal, on ne se sent plus si sportifs.
Arrivés en haut, le Longonot est pris dans les nuages. Mais un peu de patience et une heure
après, on l’admire en entier!!! Et sur notre gauche, l’escarpement du rift est bien joli
aussi. Nous voyons la pluie, à droite, à gauche, mais pas sur nous. Après un bon moment
nous redescendons. Sur notre route, des enfants nous suivent. L’un d’eux demande de
l’argent. Nous refusons. Il fait semblant de pleurer. Et là, il faut tout un savant
mélange pour lui dire à la fois que son comportement n’est pas acceptable (d’ailleurs
surement provoqué pour fanfaronner auprès de ses camarades) et lui montrer qu’on ne le
rejette pas pour autant. Heureusement, parler la même langue aide.  Plus loin, nous
croisons le même berger qu’à l’aller, et nous arrêtons pour discuter. Peter, rappeur,
ressemble à MC Solaar. Il est ici pour garder le troupeau de ses parents car il n’a pas de
travail. Plein d’idées, plein d’avis, d’ailleurs il aurait aimé être journaliste. Il nous
dit que le probleme du Kenya est peut-être que les gens sont “primaires”, campés sur leurs
traditions, et qu’à cause de ça ils n’avancent pas. Par exemple son père ne comprend pas
son envie d’être journaliste, il aimerait qu’il soit instituteur comme lui. Peter trouve
qu’ici les parents ne savent pas encourager leurs enfants, pour les études, pour développer
un talent. Et Peter aimerait fonder une famille, mais les femmes ne s’intéressent pas à
ceux qui n’ont pas d’argent. Nous parlons aussi des éléctions de 2007. Particulièrement
de Nevasha et du petit village de Dominic. Ça a été sanglant dans cette région. Les gens
se tuaient pour n’importe quelle raison. Ce n’est pas la première fois que nous entendons
parler de ces faits. Les kenyans en sont douloureusement marqués. A différents endroits de
notre route, nous verrons des personnes chargées d’organiser les futures éléctions.
Principalement en expliquant aux populations comment se procurer la carte éléctorale et
comment voter. Tous prient pour que les évènements de 2007 ne se répêtent pas. Espérons…
Nous quittons Peter en lui laissant notre mail, nous remercie de notre soutien. Parfois,
il suffit d’être au bon endroit au bon moment… Redescendus, nous récupérons le tandem et
prenons un chai en compagnie de trois Mau-mau extras. On leur raconte ce qui nous est
arrivé à l’entrée du volcan. Olivier demande s’il n’y aurait pas un autre chemin, derrière
ce village que l’on peut voir en face. Ça tombe bien, l’un des Mau-mau est de ce village
et oui, il y a un autre chemin. Rendez-vous pris avec Olivier le lendemain à l’aube.

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Alors qu’Hélène s’offre une grasse mat’, Olivier se lève tôt et part vers le volcan.
Il prend un chemin qui ne traverse pas le village. Tant pis, il continuera seul.
L’itinéraire est un peu compliqué, se faufilant entre les anciennes coulées de lave.
Le temps est couvert ce qui rend  l’arrivée au bord du cratère - pris dans les brumes -
d’autant plus impressionnante. L’intérieur est très sauvage, des cris de singes résonnent,
quelques fumeroles apparaissent. Le chemin au bord du cratère est très plaisant car il en
suit le fil. Mais le sommet restera dans les nuages. En redescendant, au détour d’une
coulée, il tombe furtivement sur deux animaux. L’un d’eux est poilu, pousse un grognement
et se déplace de manière pataude. L’autre ressemble à une lionne. Il ne les a vu que
quelques secondes mais tout porte à croire qu’il s’agissait d’un couple de lions. Peu
importe, Olivier décampe au milieu du champ d’herbes, à découvert. Pendant ce temps,
Hélène a bien profité du lit de l’hôtel, a sorti et équipé le vélo et est partie parcourir
le bon kilomètre qui la sépare du Hill Stop, le bar de la veille, où elle a rendez-vous
avec le marcheur. Sur le chemin, James, 14 ans, l’accompagne en poussant lui aussi son
vélo. Il nous a vu la veille passer devant son école. Ils discutent ensemble, on bon
anglais. James ne demandera rien, refusera meme un chaï. Il l’a juste accompagnée parce
qu’il était là, en ce premier jour de vacances, et qu’il est sympa. Pour le plaisir.
Voilà. Olivier rejoint le Hill Stop (on lui fait un peu de pub, car vraiment chouette)
en début d’après-midi. La mama, Teresiah, avait gardé deux assiettes au chaud.
Chou-patates. Un régal. Des jeunes profitent aussi de sa cuisine. Au début, on pensait
qu’ils étaient désoeuvrés et qu’ils passaient le temps entre eux, sans rien faire,
devant le bar. En fait, ils creusent le sable devant le bar et le proposent à la vente.
Pas sûr que ce soit une entreprise très florissante, mais c’est certainement mieux que
rien. Nous reprenons la route vers Maï-Mau, à 10km de là. Puis c’est la grande montée pour
rejoindre le haut de l’escarpement. C’est vrai qu’elle est progressive, donc facile, mais
c’est vrai qu’elle est aussi pleine de camions. On respire les gaz d’échappement à plein
poumons. En haut de la côte, un joli point de vue. Et, comme tous les points de vue, des
boutiques à touristes. Mais nous sommes au Kenya. Et une des choses que l’on a vraiment
appréciée et qu’on a trouvée partout, c’est qu’une fois qu’on a expliqué qu’on n’achètera
rien, les vendeurs ne nous demandent plus rien, et mieux, nous parlons d’autre chose! De
notre voyage, de leur culture… peut-être que nous voir arriver en tandem est une bonne
introduction, n’empêche, c’est bien agréable. Les ombres commencent à s’allonger, et on
resterait bien là, à profiter encore de la vue. Arghhh, si on avait une tente en état!
Nous reprenons la route, et voyons un village, non loin, sur la colline de laquelle on
aura surement un beau point de vue pour le lever du soleil. Allez, on tente sinon on va
regretter. En plus, on va pouvoir demander conseil à l’homme qui vient de déboucher du
chemin que nous comptons prendre. “Vous savez si on peut dormir dans ce village?” “Non,
il n’y a pas d’hôtel.” Lorsqu’on lui explique que l’on peut dormir dans un famille, il
nous dit  : “Allez chez ma mère, moi je dois aller d’urgence à Nairobi.” Puis “Finalement,
je vous accompagne.” Nous voici donc partis avec Simon sur un petit chemin bien boueux
(comment va-t-on faire pour revenir?). Nous arrivons chez sa mère et sa soeur, N’Gerri.
Florence, une autre de ses soeurs est là aussi. Simon produit et vend des légumes après
avoir travaillé dans l’hôtellerie, qui lui rapportait moins et l’éloignait de sa famille.
Florence a une grande exploitation de poulets. N’Gerri est aussi agricultrice. Florence
se met tout de suite à faire des chappatis en notre honneur. C’est une famille assez
moderne, et les sujets de conversation sont intéressants. Avec N’Gerri, Hélène parle
longuement du peuple africain qui nous semble plus communautaire que le français.
N’Gerri critique un peu l’image que nous avons en disant qu’ils ont parfois du mal à se
voir, trop préoccupés par des affaires matérielles comme la corvée des uniformes scolaires…
Le lendemain, le temps n’est pas assez beau pour aller voir le lever du soleil.
Alors nous partons visiter les maisons et exploitations de Simon et Florence. Simon est
en train de construire une maison plus grande pour sa femme et ses 4 enfants. Il y a déjà
de jolies fleurs autour. Simon construit au fur et à mesure qu’il peut s’acheter des
matériaux. La ferme de Florence est impressionnante. Combien d’oeufs par jour? Des
milliers… Le temps s’est mis au beau, les chemins ont séché. On récupère le tandem, et
on descend le chemin, accompagnés de Simon, N’Gerri et Florence. Ça nous touche que tous
viennent. Si on avait une semaine devant nous, on leur demanderait de bosser avec eux!
Un dernier coucou de la route, direction Nairobi! Nous ne voulons pas arriver trop tard
car nous avons rendez-vous avec Thomas, un guide et ami d’amis. La route est un peu trop
grimpante la première heure… Mais ensuite, du billard et de la descente pendant au moins
une autre heure. A Nairobi, on nous prête sans problème un portable pour appeler Thomas.
On le rejoint dans 10 minutes…

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Nous aussi, comme vous, on n’avait jamais entendu parler des habitants humains du
Kenya. Quel dommage! On a découvert un peuple ouvert, généreux, accueillant. On se
régale de tous les rencontrer. Alors le Kenya, c’est une bouffée d’oxygène en beaux
paysages, en magnifiques lumières, en animaux nouveaux, mais surtout,
surtout en humanité.


N.B. N'oubliez pas la page relatant la rencontre familiale:
http://tanzania2010.free.fr 
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Commentaires
A
Bravo pour votre formidable aventure.<br /> Même si des milliers de Kilomètres nous séparent on pense beaucoup a vous.<br /> <br /> Nous n'avons donc pas oublié cette date du 17 Mai.<br /> <br /> Alors joyeux anniversaire Hèlène.<br /> <br /> Gros bisous<br /> <br /> Aude et Sica
H
je me régale toujours autant de voyager avec vous savoir rencontrer et ecouter c'est simple et beau<br /> ça me fait du bien de vous lire et de vous voir!!<br /> bonne route et profitez de vos instants<br /> bises
N
Quelle belle aventure!!...Même si j'ai cru comprendre que çà n'a pas toujours été évident!!...Merci pour ce si beau témoignage de Vie...d'Essentiel...et d'Ouverture à l'Autre!!<br /> Vivement la suite de vos aventures!!!...<br /> Continuez à bien en profiter et à savourer toutes les belles rencontres humaines que vous faites!!!<br /> Biiiizzzz!!!!<br /> A bientôt!
E
Voilà, je viens de lire ce nouveau chapitre de ce roman d'aventure humaine aux superbes photos. Quel régal !!! Bien des émissions télé peuvent aller se rhabiller ! Seul petit inconvénient : les yeux !<br /> Merçi aussi pour la carte. Continuez à profiter pleinement de tous ces instants précieux.<br /> Bisous<br /> <br /> Elisabeth
O
Merci pour ce premier commentaire qui nous fait bien plaisir et félicitations pour ton permis au fait ;-) Je te souhaite par la meme occasion un bon ... bip ... (faut ptet pas le dire avant, enfin tu vois quoi), parait que vous voyez dans deux semaines pour feter ca. Bises a tous (ainsi qu'a Michel - par l'intermediaire de Gd Mere a qui je pense tres fort - grace a qui je vous envoie ce message depuis nos premiers contacts Capucins !)
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