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Le temps d'aimer l'Afrique
6 novembre 2010

Ethiopie : Infos pratiques – Bilan

Visa: Nous sommes rentrés en Ethiopie au niveau de Guizen, près du Nil du Bleu. Malheureusement il s’agissait d’une frontière interdite aux touristes. Les locaux étaient libres de la franchir dans une rayon de quelques kilomètres et les militaires ne nous ont rien dit. Nous avions déjà le visa mais ils ont oublié de le tamponner. Du coup les premiers policiers que nous avons rencontrés sur le sol éthiopien ne nous ont pas loupés. Nous les avons sentis bien embarrassés par notre cas. Le temps de prendre une décision avec les autorités d’Addis Abeba, nous avons passé 4 nuits au poste à Assossa. Pas forcément très drôle, qui plus est lorsque l’on n’arrive pas à communiquer. Finalement ils nous ont préparé une gentille lettre en amaric afin que nous rejoignons Addis sans encombre, avec obligation de nous présenter aux services de l’immigration. Ce que nous avons fait 20 jours plus tard, le début d’une longue procédure judicio-administrative (bloqués 15 jours…) qui nous a valu de comparaître devant la cour de première instance. Merci l’accueil. La juge nous a déclarés coupables et nous avons dû payer 250 euros, somme énorme pour le pays. Nous encourrions plus de 1000 euros et 4 jours de prison… Notre visa fut annulé avec obligation d’en racheter un nouveau valable 10 jours pour quitter le pays. Merci l’accueil bis … Et nous n'étions pas les seuls empêtrés dans le système judiciaire éthiopien. Un moyen sans doute de faire de la monnaie et de repousser les étrangers à la veille d’importantes élections. Un français nous a raconté une mésaventure similaire au poste de frontière voisin, mais dans l’autre sens. Les premiers policiers soudanais croisés lui ont gentiment tamponné son visa… Le lieu de passage obligé entre Soudan et Ethiopie semble être Gédaref. A part ça le visa coûte dans les 30 euros pour 3 mois.

Climat: En février, le temps fut assez sec avec parfois une averse le soir ou la nuit. Nous avons eu assez chaud au sud. Quelques nuits frisquettes malgré tout sur le plâteau. Vent toujours à dominante nord/nord-est.

Monnaie: La devise est le birr. 1 euro équivaut à peut près à 18 birr. Le kilo de bananes coûte dans les 6 birr et le jus de fruit 8 birr. La viande est l'apanage des "riches".

Population: Le contact avec les éthiopiens nous est apparu difficile en général. Les gens ne sont pas vraiment habitués à parler aux étrangers et les imaginent en bienfaiteurs providentiels. On est donc constamment harcelé pour se faire réclamer de l'argent (voire même des bouteilles d'eau vides, sic...), notamment par les enfants. Et de manière agressive parfois. Cela devient vraiment pénible à la longue et incite plus à la fuite qu'à la rencontre. Dans les zones hors des circuits touristiques, certaines personnes ont eu des mouvements de recul lorsqu'ils nous ont aperçus. Une population effrayée, certainement pas aidée par le gouvernement militaire. Et bien entendu, c'est dans ce contexte difficile que nous avons fait quelques-unes de nos rencontres les plus fortes. Lorsque nous fûmes invités à partager le plat familial (entre une vingtaine de mains), ou la chambre tout juste assez grande pour nous 3 et Treddy, ou à rester une nuit (pour dépanner) qui en furent finalement 12...

Nourriture: Mieux vaut aimer les épices et avoir un estomac solide. Le plat national est l’injéra (pain-crêpe fermenté) sur lequel on dispose des légumes, de la viande ou des œufs. Et le piment n’est jamais très loin. On peut apprécier à la longue et au moins ce n’est pas fade. Un plat que l’on peut trouver également sont les spaghettis au "suco", une sauce à la tomate, épicée bien sûr ! Par contre les jus de fruits et le café sont fabuleux. Il faut absolument essayer le jus (ou plutôt la crème) d’avocat. Servi sucré, parfois avec du jus de mangue, papaye, banane, goyave. Le jus est délicieux car les fruits eux-même sont fabuleux. Un bon remonte-moral… La tradition du café est également très forte. Elle donne même lieu à une cérémonie où l’on torréfie les grains afin de stimuler les sens. Par contre il est parfois servi salé et là il faut s’accrocher. Le petit-déjeuner typique est le thé aux "biscouts", sorte de pains frits.

Etat des routes: Pas terrible dans l'ensemble mais les Chinois sont à l'œuvre. On passe de tronçons excellents à des routes complètement défoncées. Entre Guizen et Assossa la piste n'est pas trop mauvaise au début puis en travaux. Ensuite la route est correcte mais très vallonnée avec des pourcentages assez forts parfois. Beaucoup de personnes marchent ou circulent à vélo sur les routes. On est donc pas trop dérangé par le trafic. La route devient par contre difficile à rouler à partir de Nekemte, défoncée ou en travaux. Elle redevient excellente à Ambo. Après Addis, le trafic est assez dense sur la route pour Djibouti. Pour aller à Soddo, beaucoup de travaux certainement pénibles à vélo. La dernière partie avant la frontière est par contre très agréable à rouler.

Impressions générales: Nous n’avons pas abordé l’Ethiopie par le bon bout. Notre jugement en est certainement faussé. Mais il nous a fallu nous accrocher pour traverser le pays. Nous ne pouvons même pas dire qu’il s’agit d’un beau pays comme on nous le laisse entendre car il ne nous a pas été permis d'en voir les bons côtés. Ce pays qui se dit celui de nos origines a parfois la grosse tête à se sentir supérieur. Cela reste une déception pour nous dans ce voyage, raison de plus pour y retourner ! Petit conseil que nous voulons retenir : montrons, montrons que nous pouvons apporter autre chose que de l'argent... et si on veut donner, donnons à des associations qui travaillent sur place.

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