Soudan : Infos pratiques – Bilan
Visa: Nous avons pris notre visa à l’ambassade du Soudan au Caire. En plus d’être compliqué à obtenir, il est cher. Il faut fournir une lettre de recommandation que le Consulat de France ne délivre pas. Dans ce cas-la, demander au Consulat d’écrire une lettre expliquant la situation (parfois payant comme pour les Canadiens par exemple). Dans notre cas, on nous a demandé d’avoir le visa éthiopien d’abord, comme pour montrer que nous allions faire que passer dans le pays… Histoire de nous faire passer une sorte d’épreuve pour prouver que l’on est bien motivés pour visiter le Soudan. Et c’est effectivement une bonne épreuve que de se balader à la recherche des ambassades au Caire. Ensuite il faut sortir 100 dollars par personne pour un visa d’un mois qui sera pas loin d’être périmé a l’arrivée au Soudan. Ajoutez à cela qu’il règne une ambiance souvent détestable dans l’ambassade du Soudan et vous comprendrez que l’on aurait bien essayé de l’obtenir ailleurs. Malheureusement, ca n’avait pas l’air tellement mieux au port à Assouan… A savoir qu’une fois arrive sur le sol soudanais, il faut faire enregistrer son visa par les autorités (normalement à Khartoum, possible à Wadi Halfa) dans les 3 jours. La encore il faut débourser 20 dollars et s’armer d’une bonne dose de patience. Cela a le mérite de prolonger la validité du visa d’un mois. Apres, ce n’est que du bonheur !
Climat: Nous y étions au mois de janvier. L’air est très sec, on a eu bien chaud au sud. Pas un nuage a l’horizon… On nous a assuré cependant que ça flottait pas mal à la saison des pluies (juin-aout) au sud et que les plaines pouvaient être inondées. Concernant le vent, il est à dominante Nord. Il nous a bien souvent poussés, parfois chargé de sable…
Monnaie: Livre soudanaise (pound, guiné, gourouch) : 1 euro=4/5 livres. Le cout de la vie est un peu plus élevé qu’en Egypte, mais vous ne dépenserez pas beaucoup tellement vous serez invités !
Population: 38 millions d’habitants dans le plus grand pays d’Afrique, on se sent un peu seul des fois. Beaucoup de zones désertiques au nord.
Nourriture: Fèves au matin, souvent à midi, parfois le soir… Heureusement que leur préparation varie d’une région a l’autre. On mange aussi de bonnes salades, des œufs brouillés, des falafels. Servie avec du pain galette à l’aide la main droite. Beaucoup de légumes donc. Parfois de la viande, en sauce. On trouve facilement des fruits. A noter un plat spécifique au sud, l’acida. Le pain à peine cuit est recouvert d’une sauce aux combos. On le mange en faisant une boule avec la main et on s’en met un peu partout car la sauce file ! L’eau est plus problématique dans certaines zones. On se demande si l’on n’a pas bu l’eau du Nil parfois tant elle est trouble… Il vaut mieux la filtrer mais quand on vous la sert à table c’est pas évident. Au final, nous avons eu pas mal de troubles gastriques au Soudan, sans être trop méchants. Mais ils nous ont sans doute endurcis pour la suite…
Etat des routes: Les routes ne sont pas larges, sans bas coté. Heureusement que les conducteurs sont avenant la plupart du temps et ralentissent si besoin. La route entre Wadi Halfa et Dongola est neuve et peu fréquentée. De Dongola a Atbara nous avons emprunté les minibus (itinéraire direct passant par Karima). Non que ces routes ne soient pas bonnes (leur état est excellent) mais elles sont quasi désertiques. Le tronçon jusqu’à Karima est sans grand intérêt. On peut le faire a vélo, si on est amateur de solitude… A partir d’Atbara on retrouve un "grand" axe fréquenté. C’est en effet la route pour Port Soudan empruntée par de nombreux (gros) camions. Et la route n’est pas bien large, certains tronçons étant en plus vraiment fatigués. Quelques frissons en perspectives… Heureusement les camionneurs sont sympas lorsqu’on les retrouve à la cafet’. Pas de problèmes particuliers pour circuler a Khartoum. Entre Khartoum et Wad Medani, mêmes remarques que depuis Atbara. On est content de retrouver une route plus tranquille ensuite pour aller jusqu’à Damazin. La piste de Guizen est a réserver au VTTistes munis d’un GPS (intersections). On traverse alors des zones bien sauvages.
Impressions générales: Le Soudan a été une bien heureuse surprise. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre, rendus curieux par les retours positifs de quelques voyageurs. Ce pays véhicule une image tumultueuse que nous n’avons pas ressentie sur le terrain. La bienveillance des soudanais nous a mis en confiance, c’était un plaisir de discuter avec eux en utilisant nos rudiments d’arabe. Ils parlent cependant convenablement l’anglais, surtout au sud. Les rapports avec la police ont été apaisés, voire agréables. Nous avons été bien accueillis dans les villages. Bref, bien loin de ce que l’on peut voir à la télévision. Mais le Soudan est très vaste et multiple. Nous n’avons pas été concernés par les différents conflits qu’il peut y avoir. Et cet état risque de changer suite au réferendum nord/sud courant 2010. En espérant que ce pays garde ces valeurs d’accueil. Notre coup de coeur pour le moment.
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