Km 542: et toujours pas de touriste

Et oui, ces derniers préferent prendre la Western Highway, 2x2 voies dans le désert, qui les amène directement du Caire à Louxor. Tant mieux pour nous, les égyptiens sont ravis de nous accueillir ! On a par contre retrouvé la police qui nous escorte sur certains tronçons. Nous n'avons pas le choix, d'autant que très peu parlent anglais. Du coup on ne sait pas trop bien s'ils le font pour notre bien ou le leur. Difficile de rentrer en contact avec la population dans ces conditions. Ils ne nous laissent cependant pas en rade et nous aident si besoin. Et on est parfois exigeants...

A El Menya nous avons rencontré Ahmed le soir qui nous a aidé à trouver un hotel. Il était tout heureux de revenir nous voir le lendemain pour nous présenter sa famille. Cela n'a cependant pas pu se faire et nous avons repris la route plus tôt que prévu. Merci en tout cas Ahmed pour ta gentillesse. Partis assez tard, nous ne faisons que quelques kilometres avant la nuit. Entre police et population, on nous recommande de planter la tente au bord de la route... Pas emballés à cette idée, nous continuons jusqu'au prochain village, Mansafees. Les enfants sont ravis de nous voir et nous font faire le tour du village à la recherche d'un endroit où planter la tente. Un ancien du village les conseille alors de nous amener à une structure d'accueil copte. Nous y rencontrons M.Amir, qui nous présente les batiments. Ils comprennent un jardin d'enfants (de 3 à 6 ans) et les bureaux d'une association de développement local (IDAM - site web). Accueil 3 étoiles une fois de plus, M.Amir est aux petits soins pour nous. Le lendemain, nous avons droit à un petit déjeuner typiquement égyptien: à base de pain (et de thé bien sur), nous dégustons fèves, falafels et légumes crus. Un régal ! M.Amir nous amène ensuite vister l'église copte située de l'autre coté du canal d'irrigation, juste à coté de la mosquée. Une figure importante des églises coptes est St Georges terrassant le dragon. M.Amir nous présente ensuite les enfants accuellis dans sa structure. Cris de joie et rires sont au rendez-vous.

Sur la route, escortés par la police, nous avançons vite. Nous nous arrêtons quand même près des champs pour manger un morceau. A l'ombre d'un palmier nous faisons peu à peu connaissance avec les agriculteurs. Des enfants nous offrent de la canne à sucre, on leur promet d'essayer le tandem. Cela finit en séance de photo collective, sous les yeux amusés de la police.

   

Nous arrivons à Malawi, où nous avons rendez-vous avec Frère Guy, Lassalien français vivant à Bayadeya. Comme nous sommes en avance, un jeune de l'église nous emmène chez les soeurs de Notre Dame des Apôtres. L'une d'elle est ancien professeur de français. Quel plaisir de bavarder dans notre langue! Nous parlons de leur vie, et essayons d'éclaircir quelques points sur la vie égyptienne. Puis il est temps de rejoindre le point de rendez-vous avec frère Guy. C'est à Bayadeya que nous faisons notre première étape un peu longue... 2 nuits! Et surtout une magnifique pleine journée avec les frères. Les frères Guy, Xavier (2 français) et Guy (libanais) sont au service dans ce village de 30 000 habitants. Ils font cela dans le cadre de l’association de Haute-Egypte, qui promeut l’éducation des enfants et des jeunes filles (site web).

Frère Guy (français) est ici depuis 18 ans. Il dirige (mais est en train de passer la main) une école d'alphabétisation. C'est à dire qu'il propose à ceux qui le souhaitent une école d'après-midi, selon leur niveau (mais dont le but est d'arriver au niveau des examens d'état). La ''génialité" de Frère Guy est qu'il a réécrit tous les cours, qu'il réinvente sans cesse des méthodes pour faciliter la compréhension et l'apprentissage. Il veut donner le goût de la réflexion et non du par-coeur. Il propose à ceux qui le veulent sudoku et autres jeux pour développer encore des compétences. Le soir, au rez de chaussée de la maison des frères, les enfants viennent les résoudre jusqu'à l'heure du repas. Frère Guy nous dit qu'au début les enfants devaient insister auprès de leurs parents pour aller dans cette école, et que maintenant les parents y amènent leurs enfants. Mais... Frère Guy nous dit que l'alphabétisation n'était qu'un prétexte pour rencontrer des jeunes et créer des groupes de réflexion. "Les deux ont pris, tant mieux!". "Le Message des Enfants", tel s'appellent ces groupes qui concernent les jeunes de 8 à 24 ans, et s'adressent à tous, catholiques ou non. "Les enfants ont quelque chose à nous transmettre non?" nous dit Frère Guy. L'idée est de les faire réfléchir sur les valeurs humaines (le respect, la solidarité...) qui sont derrière chaque action (comme par exemple s'insulter) ; puis de faire lien entre ces valeurs et la foi. Les groupes font 3 mois de travaux (car font aussi des actions dans le village) puis une célébration pour clôturer le trimestre.

Frère Xavier est force de proposition (c’est lui qui le présente ainsi!) dans un atelier de travail du bois dans la même école. Lorsqu’il est arrivé, il a eu le souci d’équiper la classe de materiel adapté pour les enfants et de quoi faire du bon travail. “Si on veut que ça leur serve à quelque chose, il faut leur apprendre à faire du bon travail, bien fini!” Il initie ainsi les classes de l’école et forme aussi des jeunes gens de manière plus professionnelle. Dans l’atelier, les jeunes nous présentent certains de leurs travaux : jeux en bois, marqueterie et menuiserie. Les apprentis sont en train de faire un bureau.

Frère Guy (libanais) aide à la direction d’une autre école de Bayadeya. Grace à lui, nous avons pu interroger une classe de jeunes filles (cf notre post sur cette rencontre). Cette école propose aussi une alphabétisation le soir. Bien sûr, leurs rôles ne se cantonnent pas à ça, nous les sentons au quotidien bien présents dans la population, mais ne nous ne sommes que les observateurs d’un jour… Lorsqu'Olivier leur dit que ce doit être génial de faire ce qu'ils font, Frère Guy lui répond en rigolant : "c'est mieux ça que la maison de retraite!"

C’est Frère Guy (libanais) qui nous fait visiter le village. Le pharmacien qui est quasiment médecin, les jours de marché, la fabrication de la farine, de la mélasse de canne à sucre, les maisons qui poussent comme des champignons, les motos qui font leur apparition, la gamoussa (buflesse) qui se baigne, le Nil… tout est visité et commenté avec joie et profondeur. Vraiment, cela aurait été dommage de ne pas faire le détour… merci, merci, merci.

En reprenant la route après Malawi, 3 voitures de police nous accompagnent, vérifiant même que nous avons bien ce que nous voulons dans nos achats, acceptant nos pauses au milieu de nul part, étonnés qu’on ne veuille pas de resto! L’un d’entre eux parle anglais, il nous dit que c’est “la routine” d’accompagner les touristes. Le soir, nous leur disons que nous voulons planter la tente. Il cherchent avec nous un terrain dans le village à la sortie de Manfalut. Finalement, un villageois nous propose de nous accueillir chez lui. Kamel, jeune père d’une trentaine d’années, vit là en petite “communauté” avec ses cousins, leurs femmes et enfants. C’est une énorme maison dans laquelle nous sommes accueillis. Et, c’est en train de devenir une habitude, comme des rois. Nous dormons dans la plus belle chambre. Nous découvrons comment on fait le pain dont nous sommes si friands : le coup de main de la cuisinière (mieux qu’un pizzayolo) et le four à bois à double entrée. La soirée se passe entre apprentissage d’arabe et découvertes des instruments de musique que nous avons avec nous. Le lendemain, petit dej' au lait de gamoussa et visite des champs produisant tout ce dont nous nous sommes regalé la veille… Merci Kamel pour cet accueil chaleureux.

Nous passons Assyut sans nous arrêter et voyons défiler les paysages toujours avec plaisir. Le temps du repas est consacré à l’essai de la popote sur feu de bois (nos fèves étaient très bonnes), en regardant les pêcheurs au bord du Nil. La police n’est pas d’accord pour que nous dormions chez des agriculteurs et nous emmène jusqu’à Tima où nous planterons la tente dans le jardin d’une église copte. Le fils d’un des Abouna (père), Fam, nous régale d’un délicieux koshary préparé par sa tante… Mmmm… (une photo viendra peut-être plus tard de ce met délicieux, nous avons tout dévoré avant que l’appareil ne soit dégainé). Olivier apprend avec Fam l’alphabet arabe. Le matin, délicieux déjeuner sur la terrasse de l’église, course à la pintade et admiration d’une mante religieuse… Merci Fam, pour nous avoir accordé ton temps de week-end.

Nous visons Sohag qui est "seulement" à 50km. Facile!... Sauf que la montagne apparait sur l'autre rive du Nil. Nous y décelons des cavités pharaonniques. Cette vision émergeant des champs luxuriants nous envoute et nous invite à laisser le tandem pour nous balader, entre palmiers et choux fleur... A Sohag, notre recherche d'hotel avec la police s'avère infructueuse (on vous avait dit qu'on était difficiles), tant et si bien que nous retrouvons une fois de plus la bonne hospitalité copte. L'église est immense, comme un village dans la ville. Nous passons la soirée avec Wael, professeur d'anglais privé, passionné de langues (il espère les apprendre toutes) et d'échanges avec le monde entier via internet. Il nous gate toute la soirée en nous invitant dans ses coins préférés. C'est comme ça qu'on se retrouve à siroter un thé sur la terrasse d'un grand hotel...

Nous allons maintenant essayer de repasser de l'autre coté du Nil, pour retrouver des horizons plus tranquilles...

Retour de notre grand super quiz!

Qu'y a-t-il d'écrit sur ce panneau? Indice: quelqu'un pourrait bien reconnaitre son prénom...

Comments

[papajo]

Nos voyageurs sont influencés par la majesté silencieuse des sphynx. Ils sont trop occupés à visiter les temples et les tombes.
Aussi je me permets de transcrire ici les derniers sms reçus ces jours-ci.

du 24/12 20h57: On est à Louxor pour 2 jours dans un bel appart'. On vous souhaite un joyeux Noël depuis la terrasse d'un resto face aux montagnes. Bisous chauds d'Egypte.

du 26/12 21h17: Louxor c'est beau, surtout les montagnes. On a visité trois tombes mais on a vu les pharaons se retourner... On reprend la route demain, ouf... Bizz.

A ma question: Vous n'écrivez pas sur le blog ? Réponse: du 26/12 à 21h27: La flemme. On marche trop et le reste du temps on le passe à négocier les prix. Désolé. Mais il y aura du dossier. Bizz.

[chantal et j.l]

joyeux noël à vous deux nous vous suivons dans votre voyage. gros bisous
Chantal et Jean-Luc

[virginie breyas]

Merci de nous régaler les yeux et le coeur, de nous faire partager autant de choses. Un joyeux noel à nos amoureux voyageurs, on pense fort à vous ! gros bisous !

[mamanfleur]

Nous avons reçu un sms hier soir, vous êtes à Qena, bientôt Louxor, sans doute pour Noël, qui s'approche à grands pas! Je vous souhaite donc un Joyeux Noël, dans les brises chaudes de la Vallée des Rois et dans des conditions exceptionnelles. Ici, c'est la grisaille et l'humidité de saison, mais la joie est dans nos coeurs!! Et vous y êtes présents comme jamais! Affectueux baisers. Brigitte

[Jérôme]

Coucou !

On croirait lire un vrai roman, illustré en plus ! Et je vois que "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" !
On doit se sentir en sécurité avec l'escorte de la police, mais j'espère que cela ne gène pas vos rencontres.
C'est cool d'être aussi bien accueilli, où que vous soyez !

Pour le quizz :
Je suis incapable de lire ce qu'il y a écrit sur le panneau, mais le logo est celui d'une pharmacie, donc il est possible qu'il y ait écrit pharmacie sur ce panneau !