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Le temps d'aimer l'Afrique
27 novembre 2010

Km 6425: Le Malawi, c'est déjà fini ?

Alinafe est un grand hôpital avec des services annexes, comme souvent en Afrique. Transfusion, maternité, consultations prénatales, consultations pour tous, programme pour les orphelins dans les communautés, autour du HIV, programmes agricoles, pour les personnes handicapées, information et surveillance sur la nutrition des tous petits… Encore une fois, les services se complètent et visent au développement et à l’autosuffisance. C’est une ONG espagnole, Africa Directo, qui est à l’origine de ce programme. Pilar est arrivée 4 semaines plus tôt pour mettre en place un projet de micro-crédits avec les personnes handicapées. Elle attend une autre volontaire le lendemain et une autre encore quelques semaines après. Ce sont des sœurs de Ste Thérèse qui s’occupent de l’hôpital. Elles sont trois : Cathy, superbe jeune femme et directrice ; Thérésita, pimpante avec ses baskets bleus sous sa robe, et Mathilda.

Après une soirée au menu espagnol (Olivier était content de retrouver quelques saveurs agréables… Ahhhh… l’huile d’olive…), nous nous levons tôt le lendemain car Pilar prend la route pour accueillir la nouvelle volontaire. C’est sœur Cathy qui nous fait visiter l’hôpital. Elle y passe du temps bien qu’elle soit très occupée et sollicitée. Il est vite midi. Nous finissons tout juste la visite. Nous déjeunons avec les sœurs qui nous poussent à rester une nuit de plus et à nous reposer. Non, non, ça ira. On va seulement se reposer quelques minutes sur les fauteuils du salon… et on s’endort ! On est envoyés d’office se reposer dans les chambres des sœurs. L’après-midi coule tranquillement entre cette sieste, quelques livres et la cuisine. C’est une cuisinière et sœur Thérésita qui s’en occupent, avec beaucoup de produits de leur jardin. Ça ne manque pas de rires ! Cathy revient au moment du dîner avec l’anecdote du jour : une maman, en se rendant à l’hôpital, a commencé à accoucher dans la campagne. De triplés ! Mais le dernier a du mal à sortir… du coup, branle-bas de combat pour Cathy. La voiture étant partie à Lilongwe, il faut en faire venir une de Nkhotakota. Enfin, tout est bien qui finit bien. Plus tard, Pilar revient avec Cassilda. Pour l’accueillir et certainement aussi en notre honneur, les sœurs nous donnent un véritable festin. Nous avons même du maïs, et pourtant il se fait rare avec les chèvres du voisin qui viennent se servir ! Plus tard, nous nous retrouvons à la maison des volontaires et Cassilda répond à toutes nos questions malgré son long voyage. Elle a une maîtrise dans les micro-crédits. Elle nous explique qu’ils pourraient être développés partout, mais que dans les pays très taxés comme en Europe, c’est plus difficile d’avoir un résultat intéressant. Le taux d'intérêt est de 20 à 100 %. et des garanties sont nécessaires pour que cela reste viable.

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Nous nous offrons tous une grasse matinée. Nous sommes saluées chaleureusement par les sœurs qui nous invitent à revenir comme volontaires. Pourquoi pas ? Sœur Mathilda finit par un : « priez pour nous ! »

Le temps est agréable, avec juste une petite brise. Sur le bord du chemin, nous apercevons un lac rouge. De la terre ? Olivier part à l’enquête. Ce sont des algues ! Pendant ce temps, Hélène rate la photo d’un lézard d’un mètre… étrange ! Nous avons beaucoup de demandes d’argent, et nous pouvons lire parfois de la rancœur sur les visages lorsque nous disons non. Pour le repas, nous nous arrêtons devant une colonne de bouiboui qui doit pas mal servir aux voitures et camions passant par là. Il y a au moins dix stands. Chaque vendeur a devant lui une plaque en inox, martelée en son centre pour faire comme un évier. Dans chaque « évier », de l’huile chauffée grâce au feu fait juste en dessous. Un stand vend des abats frit, l’autre des frites, et ainsi de suite. C’est bon ! On se rince les mains et on repart. En passant devant une policière, Olivier lui dit « Good Afternoon ! » Elle répond « no, Bad Afternoon ».  Pourquoi ? Parce qu’Olivier s’est un peu essuyé le nez devant le poste de police. Plus tard on le racontera à des malawites, ils ne comprendront pas non plus ! Nous croisons souvent des vélos. Quand ils nous doublent, nous nous saluons. C’est comme ça que, sur un pont, un jeune qui nous doublait entre en collision avec un autre vélo. Pas de mal mais des dégâts matériels. Tomates du grand panier renversées, et en face, fourche cassée net ! Tout le monde aide mais il y en a un qui va devoir finir à pied ! Nous traversons le second plus long pont du Malawi. Arrivés à Lifidzi, nous rencontrons Ernest, le directeur de l’école, qui nous conseille une pompe à eau. Il nous demande où nous allons dormir. N’importe où ! D’ailleurs on va lui demander ! Olivier repart vers l’école et c’est Sophie qui revient à sa place. Pas de problème pour poser la tente devant chez Ernest. Hélène et Sophie partent au marché pendant qu’Olivier et notre hôte s’installent peinards dehors. Sophie est venue de Zambie avec sa tante lorsque ses parents sont morts. Elle vit ici avec sa nièce qui est à l’école. Elle est institutrice mais aurait préféré être infirmière. Sur le chemin du marché, les discussions vont bon train. Le coût de la vie qui augmente, les élèves qui ne peuvent venir en cours faute d’argent, les hommes… « C’est possible de te marier en blanc même si tu as vécu avec ton petit ami ? » demande-t-elle à Hélène. Ici, il est possible d’avoir un amoureux, mais pas question d’habiter avec lui sans être marié. C’est le grand jour de marché. Des couleurs et du monde partout, et un homme qui use du sifflet pour encourager la clientèle à acheter ses couvertures. Sophie et Hélène achètent quelques légumes pour leurs dîners respectifs. Mais pendant ce temps, Olivier a été invité par Ernest à manger et à dormir… Ernest et Sellina vivent avec leur fille Jacqueline. Elle est au lycée et souhaite devenir infirmière. Nous l’encourageons à venir en France ! Sellina nous prépare un festin. Légumes verts sauce cacahuètes et œufs à la tomate… Nous dormons dans la chambre d’amis qui sert aussi de réserve à maïs. C’est la production de la famille pour un an. Il y a au moins 5 sacs de 20 kg ! Ah qu’on aime ça le nsima… Au matin, les enfants des voisins viennent profiter du petit déjeuner. Ernest dit qu’ils aiment venir là. Générosité cachée ? Quant à nous, nous allons visiter l’école. Mais d’abord nous sommes priés de prendre notre temps. Et pour fermer la maison, on pousse la porte et rien de plus !

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Ernest nous fait visiter l’école secondaire puis le primaire. Nous avions demandé une classe, c’est l’ensemble du primaire qui vient s’asseoir au pied du baobab ! Jolie image ! A nos questions sur le sport et la danse, les jeunes n’hésitent pas à se lever pour nous montrer. Et tout ça s’organise rapidement et de manière si spontanée… Nous assistons à la pause porridge pour les plus petits, et puis c’est l’heure du départ. Au bout d’un certain temps, nous nous posons sous un arbre. Lénard vient à notre rencontre. Il nous instruit sur l’histoire, la géographie… et la nature. Nous goûtons un fruit étrange, le matoo. On écarte la coque très dure qui présente des quartiers et on récupère un fruit visqueux et chewing-gum. Il faut mâcher, mâcher, ça colle aux dents, on ne croit pas s’en dépêtrer, et pourtant quand le jus est avalé, le reste se crache sans difficulté. Lénard ne fait pas moins de 3 allers-retours jusqu’à l’arbre. Une fois pour nous rapporter des fruits, la seconde pour le montrer à Olivier et enfin pour nous donner des graines. Il nous quittera simplement, sans s’attarder, comme le font beaucoup de personnes que l’on rencontre. Plus loin, nous réhydratons nos bouteilles à une pompe proche d’une école. Le temps de discuter un peu avec les profs, et nous voilà partis accompagnés de 5 ou 6 vélos ! Une jeune fille commence à nous doubler, manque de rentrer dans le vélo de devant, freine et… patatra ! Sans mal heureusement. On se dit qu’on va rouler jusqu’à 17h. A 16h55, un barrage de police nous barre la route. Le poste est juste à côté. Nous : « On peut y planter la tente ? ». Eux : « On peut vous emprunter votre gilet fluo ? ». Ok des deux côtés. Mieux, on peut mettre la tente dedans, profiter d’une vaste salle et de l’eau pour la douche. Les familles des policiers vivent dans de petites maisons vétustes derrière le poste. Les policiers sont curieux mais ont du travail. Après un repas au resto dans le petit patelin à côté, nous rentrons nous coucher tôt. Il est 19h, une voiture annonçant un meeting agricole prochain tourne toujours, ainsi que l’indispensable moulin à maïs…

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Après une longue nuit sans être réveillés, nous ré-enfourchons Treddy. Nous achetons quelques encas. Mais les bananes sont trop chères. Nous essayons de négocier, des personnes nous aident, mais la dame ne fléchit pas. Le prix pour nous sera celui décidé ou ne sera pas ! Ben alors il ne sera pas ! Et plus loin, on en aura plein d’offertes… cool ! Nous pédalons vent de face, il faut sortir les muscles ! On passe devant une école, une classe travaille dehors, dos à la route. Le professeur nous voit, le dit aux élèves et tous se retournent ! Les chèvres et les troupeaux de vaches sont présents un peu partout aussi. A Mwalaiworeya nous cherchons un repas. Un homme nous indique un salon de thé. « Qu’est-ce que vous voulez manger ? Je peux vous faire des haricots, du nsima… ». Nous rêvons de patates douces. C’est gagné ! La préparation dure un moment, la cuisinière, Mrs Zuze, revenant nous voir pour nous demander des précisions sur nos goûts. Pendant ce temps, Olivier sieste et Hélène se fait piler au Bao. Vient l’heure du repas. Un régal ! Au moment de payer, Zuze refuse : « Non, non, vous venez de loin, vous aviez faim ». Quatre enfants autour d’elle, une maison qui ne paie pas de mine… On insiste et on lui donne ce qu’on pense être juste. On en profite pour donner aussi les autocollants de l’appareil photo d’Hélène à ses enfants. Au Malawi, c’est la grande mode d’en mettre sur le visage! Plus tard, à la fin d’une petite pause, une chorale de femmes se met à chanter non loin de la route… ce n’est pas depuis une voiture qu’on pourrait surprendre ça ! On est chanceux… mais crevés aussi. Un peu plus loin la vue est belle. On demande si on peut planter la tente. Un homme en vélo nous invite à le suivre : « Vous serez mieux à l’école secondaire ! » C’est le gardien de nuit, qui n’hésite pas à nous mener devant le directeur. Super accueil. L’école accueille 480 élèves le matin, et 480 l’après-midi. Ceux du matin on réussi les examens gouvernementaux et ont donc une participation au frais de scolarité. Ceux de l’après-midi n’ont pas réussi les examens mais continuent et pourront passer le test d’entrée à l’université. Pour ces derniers le coût est normalement plus élevé, mais l’école fait en sorte qu’il n’y ait pas de différence. Le directeur nous envoie chez Robert, un professeur de géographie qui habite sur le campus.

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Robert vit seul dans une maison de fonction. Son colocataire est en vacances ailleurs. Nous restons deux jours chez Robert, qui nous dit oui sans hésiter une seconde. Il nous explique son travail : la géographie, qui comprend aussi l’agriculture. Et puis « l’économie de la maison » : la cuisine, les courses… Les élèves viennent chez lui pour des conseils ou de l’aide. Voilà un professeur bien disponible ! Au programme de notre séjour chez lui : cuisiner ensemble, s’améliorer au Bao, et… regarder le début de la coupe du monde ! Et oui ! Nous sommes sur LE continent ! Et non loin d’où tout se déroule… Viva Africa ! Le second soir, Robert tient à nous emmener dans un bar. Il n’y a que des hommes. Dans le bar, des jus de fruit, des bières, des sodas et des briques de lait. Des briques de lait ? Non. C’est la bière de maïs locale. Il y a aussi les fameux petits sachets de 30mL d’alcool fort. Les hommes n’hésitent pas à danser. L’un d’eux particulièrement doué, roule des hanches comme seuls les africains semblent savoir le faire ! Impressionnant. Robert ne cesse de nous dire que notre voyage est génial, qu’on doit apprendre beaucoup et que ce n’est pas en restant chez soir qu’on apprend ! Une des personnes que nous rencontrons nous parlera des problèmes de ressources au Malawi. D’après lui il y aurait assez de nourriture pour tous, mais il y a trois problèmes qui empêchent chacun de manger à sa faim. Le premier, c’est que certains vendent une trop grande partie de leur récolte, et cela leur sert à boire. Le second, c’est que les pêcheurs préfèrent un gain rapide avec la pêche plutôt que de prendre plus de temps pour cultiver. Le troisième, c’est l’export, notamment vers le Mozambique, alors que d’autres en ont besoin au Malawi.

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Nous repartons de chez Robert ragaillardis. 40km à l’aise, sans trop de vent, on se sent bien quoi. Sur la route, nous croisons des personnes qui vendent des brochettes d’oiseaux, les cages avec les oiseaux vivants à côté d’eux. Il nous semble aussi apercevoir des brochettes de souris, mais nous ne sommes pas sûrs. Des voitures nous doublent. Suspendus à leur rétroviseur, des poissons font le voyage à l’extérieur, question d’odeur. Le popotin d’Hélène souffrant et l’estomac d’Olivier gargouillant demandent un arrêt. En haut de cette côte ? Ok. Olivier aperçoit une « mama » avec un seau. C’est un signe. Normalement à l’intérieur, nous y trouverons des samoussas ou des beignets comme il se vend au Malawi. Le temps de descendre de Treddy et de se diriger vers l’ombre de quelques arbres, et la dame et son mari nous ont rejoint. Il n’y a rien dans le seau, mais nous sommes invités à nous installer avec eux, sur des fauteuils au dehors. Henry est un professeur retraité de polytechnique de Blantyre, qui a aussi donné des cours en Angleterre et aux Etats-Unis. Un peu avant sa retraite, Janet, son épouse, et lui ont acheté cette terre de trois hectares et ont bâti une petite maison dessus. Sans eau courante, sans électricité et, en ce moment, avec un toi abîmé. Pourquoi  après avoir connu le confort ? Parce que la place permet d’accueillir. Sur le terrain, il y a aussi une salle de classe, et Henry et ses voisins accueillent des adultes analphabètes pour leur apprendre à lire et écrire. Henry s’intéresse beaucoup à la médecine naturelle. Il nous propose de rester ici pour partager un peu plus. Le temps de nous décider, il nous offre un pot de miel pour notre expédition. Quand on sait les propriétés que ça a, ça ne pourra nous faire que du bien ! Henry nous parle des arbres qu’il plante et souhaite développer. Le Moringa plein de vitamines peut se mettre dans les porridges. Il en fait la promotion auprès des écoles du coin. Le Neem et le Jatropha est plutôt un médicament pour ralentir la malaria, booster son système immunitaire… (pour plus d’informations: Treesforlife, Janeemo). Il nous parle aussi du Chifundo project, où miel et spiruline sont conjoints pour ralentir le virus du sida. Bien que nous sortons d’une phase de repos et que nous roulions bien, nous ne résistons pas longtemps, nous resterons là jusqu’au lendemain. D’ailleurs, nous ne sommes pas les premiers. Henry a déjà accueilli un suisse à moto et deux allemands à vélo. Y aurait-il un aimant par ici, qui fait que les voyageurs s’y arrêtent ? Mais puisque nous restons là, il va falloir manger. Sur le même terrain que Henry et Janet, vivent leur fille Gladys et ses quatre enfants Chifundo, Spiwé, Grace et Janet. Nous voilà donc partis avec les petits-enfants direction le marché. Nous marchons presque une heure jusqu’au village d’à côté. Sur la route, des enfants ramenant un troupeau de vaches vendent directement le lait récolté dans des bouteilles. Au retour, nous installons notre tente dans la salle de classe. Puis Henry nous emmène voir sa production de charbon de bois. Les troncs verts sont recouverts d’herbes sèches puis de terre. On met feu à l’herbe, et les troncs cuisent comme des gâteaux. La cuisson dure trois jours, et il ne faut pas qu’il y ait de flamme sinon ça brûle ! Pour cela, Henry emploie deux ou trois personnes qui surveillent sans arrêt. Après le repas, un grand feu de camp est allumé. Les enfants sont fiers de cette tradition. C’est Henry qui l’a initiée. La veillée commence. Les enfants nous chantent l’hymne du Malawi, nous leur apprenons des jeux, nous chantons à notre tour… et Chifundo dit à son grand-père : « Que c’est bien d’aller à l’école pour pouvoir parler avec des étrangers ! »

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Au matin notre programme est chargé. Une douche à l’eau bien chaude pour commencer. Ensuite, une large portion de porridge enrichi au moringa. Le petit déjeuner fini, une visite s’impose au chantier du charbon. Les trois jours sont terminés, il est temps de déterrer. Les morceaux d’arbres sont bien petits. Pour éviter qu’ils se consument davantage, on les recouvre de quelques poignées de terre. Et puis, c’est notre tour d’agir. Henry nous fait planter « nos » arbres, comme il l’avait fait avec les voyageurs précédents. Pour nous ce sera des moringas, un chacun. Nous allons continuer la route, mais nos arbres seront témoins de notre passage… Il est temps en effet de s’en aller. Nous nous sommes gavés d’information, on aurait pu en ingurgiter encore… Sur le chemin aujourd’hui, c’est la dernière bifurcation du Malawi. Nous partons à droite, direction le Mozambique où nous serons dans quelques jours. Mais tiens, il y a un fruit orange qu’on n’a pas encore goûté ! On l’achète en vitesse avant que la vendeuse ne parte. Joli ne veut pas dire bon ! Aucun goût ! D’ailleurs, les enfants y ajoutent une espèce de poudre fluo à la fraise… Au fur et à mesure de notre avancée, de petits îlots poussent dans les vastes plaines. A la sortie d’un village, nous nous arrêtons même pour contempler cette nouvelle vue. Une femme vient à notre rencontre. Nous plantons la tente devant sa maison. Le premier geste de cette femme, Evelyne, est de nous faire asseoir. Puis elle donne à Hélène un tissu pour en faire une jupe. Et elle dit : « Tu peux le garder pour avoir un souvenir de nous ». Evelyne a huit grands enfants, elle est veuve. Un fils vit avec elle et un autre à côté. Sa maison n’est pas finie, il n’y a pas de fenêtres, et le sol est brut, de terre et de cailloux. Toute la famille nous donnera le maximum. Le soir, Evelyne officie, mais le lendemain, comme elle est partie, c’est son fils qui nous nourrira.

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A l’aube, nous partons tous les deux, sans Treddy, gravir la Nchena Hill. On commence par circuler de maison en maison. Puis on longe des champs avant de monter dans les herbes sèches. En haut, les vallées nous entourent et au loin on aperçoit les montagnes. La vue, nous deux, tous seuls et le silence… c’est magique… Au retour, nous retrouvons un jeune ami de l’église d’Evelyne qui nous tiendra compagnie pendant le petit déjeune. Au moment des au revoir, Bornface, le fils d’Evelyne, nous donne des photos de lui. Encore une rencontre en simplicité mais toujours riche… Nous partons vers la ville frontière, Mwanza. On sait qu’une grande côte nous attend. En effet, elle ne dure que cinq kilomètres, mais ça monte ! Nous surplombons les petits hameaux de maisons au toit de paille. Les gens nous encouragent sur la route. Nous arrivons enfin à Mwanza, pas trop tard. Nous allons avoir le temps de chercher où dormir. Tant qu'on y est, nous passons directement dans la deuxième partie de la ville. On visite une RestHouse, pourrie. On rencontre quelqu'un qui nous indique une chouette GuestHouse, mais qui nous dit aussi qu'il y a des blancs à l'hôpital. Devant l'hôpital, une voiture... avec une blanche dedans. On lui saute quasiment dessus. Maryse est hollandaise. Elle doit partir mais elle nous envoie à l'hôtel au bout de la ville, où nous rencontrerons d'autres hollandais. En effet, ils sont là. Chemise et tee-shirt orange, devant le grand écran de l'hôtel. En fait, un de leurs amis leur a envoyé tout ce qu'il fallait comme décorations et habits oranges, et ils ont installé tout ça ainsi qu'un vidéoprojecteur dans le bar du grand hôtel de Mwanza. Et tout l'hôpital vient voir les matchs, aux couleurs hollandaises bien sûr!!! Ils sont deux couples volontaires pour deux ans (ou plus!) dans diverses secteurs de l'association qui les emploie (VSO) dont le credo est "Share skills to decrease poverty". Médecine, agriculture, éducation... le travail ne manque pas! Nous restons donc là quelques temps, Olivier, Eelko et Harmen plus attentifs au match, et Hélène, Marike et Maryse plus attentive au papotage... Puis eux aussi nous confirment que la GuestHouse que l'on nous avait conseillée est bien, donc c'est parti. Grand luxe, nous prenons un lit 3/4 (on est amoureux quand même!) et on a l'eau chaude qui sort du pommeau de douche...

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Nous restons deux nuits entre les matchs, le confort et internet. Nous élisons nos places dans les petits restos et le marché. Sur les étalages, les poissons salés redressés, des patins de frein de vélo en pneu... Olivier grimpe la Npande Hill. Le dernier lever de soleil au Malawi... Nous passons un peu plus de temps avec Marike et Eelko, et Marike, médecin, nous fera visiter le Mwanza District Hospital. Nos héros du jour, ce sont eux quatre! Que d'initiatives menées. Par exemple, ils se sont fait envoyer des lumières clignotantes de Hollande, et ont organisé une soirée de promotion pour que les habitants en équipent leur vélo. Résultat, à la fin de la soirée, toutes les lampes ont été vendues. Et les habitants de Mwanza plus visibles la nuit... A l'hôpital, Marike a aménagé un coin bibliothèque, où elle anime un temps d'étude et d'échange régulièrement. Elle veut que les soignants réfléchissent avant d'agir, cherchent davantage plutôt que d'appliquer des solutions apprises par cœur. Dans une autre salle, plusieurs femmes avec de tous petits bébés. C'est la salle kangourou. Faute de nombre suffisants de couveuses, la salle est bien chauffée, et les mamans ou d'autre femmes tiennent le bébé prématuré contre leur corps, à l'intérieur même de leurs habits. Marike est heureuse d'avoir une salle privée pour les consultations gynécologiques. Maintenant, elle souhaiterait construire des murs entre les espaces d'accouchement. Dehors, nous voyons plusieurs femmes enceintes attendant que ce soit le bon moment pour elles. Il y aussi une personne de la famille de chaque malade qui est là pour la lessive et la nourriture. L'association de l'hôpital ne paie pas les médicaments, leur argent est utilisé à autre chose, et cela permet que le gouvernement s'implique dans les soins. Mais les effets de mode ne sont pas sans problème. Par exemple, il y a tout ce qu'il faut pour soigner la malaria, mais pas assez de kits pour la détecter. De même, les tri-thérapies pour les malades du sida sont en quantité, mais pas d'antibiotiques pour les soigner lorsqu'ils contractent une pneumonie... Cela dit, et malgré les heures qu'elle ne compte pas, Marike est heureuse. Elle apprend beaucoup, et souvent à trouver d'autres solutions faute de moyens. Si vous voulez suivre les aventures de ces volontaires: Le blog de Marike et Eelko, Le blog de Maryse et Harmen.

Au moment de quitter Mwanza, nous nous rendons compte que nous avons oublié les cartes postales. Nous les écrirons sur des photos que l'on nous a données. Et elles arriveront bien! Avant de quitter la ville, nous faisons une dernière fois le stock d'andazi, de gâteaux à la banane et de fruits. Sans compter les quelques rations offertes en plus par les commerçants... Nous montons les dernières côtes jusqu'à la frontières. Ou plutôt aux frontières, les deux postes étant séparés de quelques kilomètres. D'ailleurs entre les deux, les gens sont-ils malawites ou mozambicains? Nous ne craignons qu'une chose, arriver à la frontière et devoir repartir à Blantyre pour prendre le visa mozambicain. Au poste du Malawi, pas de problème, le policier nous donne même son numéro de téléphone au cas où. Au poste du Mozambique, ça se corse. Ok, ils nous donnent le visa, mais il leur faut des dollars, et impossible de les changer ailleurs qu'au marché noir, et d'ailleurs le policier veut bien le faire pour nous, et on ne sait pas sur quel pied danser car il est un coup sévère, un coup farceur... Mais ça y est, nous sommes passés. Encore une fois, nous savons ce que nous quittons, pas ce que nous trouverons. Mais notre voyage va de l'avant, alors c'est parti! Il est tard, il est temps de manger et de dormir... ainsi va la condition humaine...

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Quizz quizzz quizzzz : mmmmmm... un mets inconnu chez nous, mais que propose cette charmante vendeuse. Qu'est ce qui est petit, vert à droite des aubergines...?

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Commentaires
P
Comment que je me la pète !!<br /> Vous auriez dû essayer. Votre voyage n'est pas complet. Il faut goûter les spécialités d'un pays pour en saisir l'âme profonde.<br /> Il ne vous reste plus qu'à repartir:)
O
C'est effectivement bien tenté et bien réussi ! Et c'est Papajo qui a eu du flair sur ce coup-là. On ne sait pas très bien comment elles sont consommées, certainement frites, mais ce sont bien des punaises... Autant vous dire qu'on n'a pas essayé !
J
C'est pas une mauvaise idée, les insectes !<br /> Je tente grillons ou cigales !
M
Moi, je dirais des sauterelles ou des mantes religieuses...
P
A vrai dire on n'y voit pas grand chose. Des noisettes, des fèves...<br /> Mais si c'est quelque chose que l'on trouve chez nous et qu'il ne nous viendrait pas à l'idée de manger, je dirais: des punaises.
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