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Le temps d'aimer l'Afrique
26 juin 2010

Km 4950 : Riding in the rain

Ça y est, ils sont partis. Déjà 15 jours qu’on était avec eux. 15 jours, c’est long, mais dans la lenteur de notre voyage, cela nous a fait l’effet d’un TGV. A peine arrivés, déjà repartis, on a l’impression qu’on n’a rien partagé et pourtant… reste la sensation que quelque chose de fort s’est passé, et on sait bien qu’on viendra y puiser de temps en temps en cas de coup dur, même si pour le moment c’est pourtant la tristesse qui prédomine.

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Bien reposés, nous décollons à notre tour d’Arusha en ce dimanche ensoleillé. Treddy lui aussi est en pleine forme, après son long séjour dans la salle de conférence de l’hôtel. Nous le savons, il va nous falloir reprendre le rythme du vélo et de l’imprévu. Le repas de midi nous donne l’occasion de commencer du bon pied. Dans une petite cahute, au milieu des tanzaniens, une mama nous régale du plat qui va devenir notre quotidien : riz et haricots rouges. Un jeune nous offre des bananes. Olivier discute football. Et ça y est, on se sent repartir dans le voyage… Plus loin, arrêtés pour la sieste, un jeune tourne autour de nous avec son vélo. Discrètement, au moment où l’on repart, il nous demande de l’argent… Un “non” suffit à arrêter la demande… Laissons venir la Tanzanie comme elle est, n’ayons pas peur et ne commençons pas à comparer…

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L’objectif du jour est Moshi, où nous avons une adresse de pères capucins. La route est vallonnée, jolie. Au abords de Moshi le paysage devient plus touffu, plus vert, plus junglesque. Nous nous rendons à la cathédrale pour demander notre chemin. Il se trouve que le couvent des capucins est à plus de 20km, dans la montagne. On en a déjà fait 80, on propose de planter notre super nouvelle tente ici. Impossible pour les personnes que nous voyons de nous dire oui, le bishop n’est pas là… mais un prêtre a une idée. “Suivez-moi”. Et nous voici pédalant sur les coteaux de Moshi. Les odeurs des fleurs nous enivrent mais la fatigue commence a se faire sentir. Où nous emmène-t-il? Au bout d’un chemin de terre, sur notre droite, une foule de militaires. Euh… Finalement, le prêtre tourne à gauche. Nous sommes chez les Soeurs du Sang Précieux. Elles tiennent un orphelinat et nous accueillent avec bonté. Nous partageons l’appartement d’Anna et Ann-Charline, deux jeunes allemandes au service des soeurs pendant 9 mois.

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Les soeurs s’occupent donc de l’orphelinat, mais aussi d’une école maternelle et d’une école de formation d’auxiliaires de puéricultrice. Les étudiantes partagent leur temps entre l’école et l’orphelinat. Les enfants y sont accueillis pour différentes raisons : parents décédés, mère décédée et père qui se désintéresse de l’enfant ou qui ne peut payer l’alimentation adaptée au nourrisson, parents malades mentaux… Ils ont entre 0 et 8 ans. Anna et Ann-Charline s’occupent le matin de l’école maternelle et l’après-midi font des animations à l’orphelinat. Au début c’était difficile car les enfants n’ont pas l’habitude de jouer avec les adultes, et on n’apprend pas aux adultes travaillant avec les enfants à jouer avec eux. Mais, armées de toute leur douceur, leur patience et des jeux envoyés par leurs familles, elles ont petit à petit introduit quelque chose de bon dans les murs de l’orphelinat. Le matin, nous les y accompagnons. Notre travail se bornera à faire des milliers de câlins. Et à admirer leurs sourires.

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La route direction Same nous fait penser à l’Egypte. Palmiers, rivière, et en plus quelques singes…Les gens nous semblent toujours aussi sympathiques et accueillants. Juste après avoir pris la direction du sud, nous nous arrêtons pour monter sur un îlot et admirer la vue. Au milieu des baobabs, des cactus, des aloès et des papillons. Mmmm… Plus loin, nous demandons à planter la tente dans un tout petit village. Nous dormirons devant chez Lucy. Pendant que nous allons manger, son mari rentrera le vélo dans la cahute, au cas où… Nous mangeons chez Adam, Houssen et leur famille. Nous nous sommes bien déshabitués à ne pas parler la même langue que la population. Il fait chaud, humide, nous sommes fatigués et la chasse aux moustiques nous occupe à plein temps. D’ailleurs le repas se passe vite, tout le monde mangeant de la main droite et tuant les petits vampires de la gauche. Bref, nous sentons bien que nous ratons quelque chose, mais on ne sait pas comment mieux faire…

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Nous longeons les montagnes qui nous séparent de la côte.  Les montées et les descentes s’enchaînent. La route se rétrécit peu à peu. Mais ni ça, ni les supers petits boudins ralentisseurs (imaginez quatre dos d’âne de 20 cm de longueur qui se suivent), ni les “pole pole” (“doucement, doucement”) écrits partout ne freinent la marche des bus. Imperturbables, ils foncent, doublent, klaxonnent pour qu’on se range. On tremble à chaque fois qu’on en entend un, on s’imagine que c’est la fin… Lorsqu’il n’y a personne, on profite du paysage, des champs de sisal et des lumières… A Same, nous parcourons la ville de haut en bas et de gauche à droite pour trouver un cyber afin de compléter le site. En vain. Lorsque nous reprenons la route, il est tard. Nous sortons de la ville, cherchons une maison accueillante. Finalement, nous sommes arrêtés par des chants provenant d’une église. Nous entrons pour écouter la chorale en répétition. Une choriste nous invite à nous asseoir près d’eux, avec cahier de chant sur les genoux et si on veut on peut participer. Un ange passe dans ce moment hors du temps… La répétition terminée, on demande s’il est possible de planter la tente contre l’église. On jauge, on regarde, on cherche la meilleure place pour le confort de nos dos, le meilleur endroit pour la protection de Treddy. Et quand on a trouvé, Hapiness nous dit : “Je vais chez moi. Bienvenue.” Nous la suivons à travers les petits sentiers, entre les maisons, au soleil couchant. Arrivés chez elle, nous rencontrons son mari Andrea, et leurs trois fils Fahamuel, Samuel et Emmanuel. Ils vivent aussi avec la mère d’Andrea et la “belle-mère” d’Hapiness, une employée de maison de longue date. Nous cuisinons ensemble en reprenant le chant de l’église : “Njou Lete…”. On va nous chercher  des boissons sucrées, juste pour nous faire plaisir. Pour la nuit, Andrea et Hapiness nous laissent leur chambre… Le lendemain, nous découvrons leurs talents : Andrea confectionne des chaussures (et a même des employés) et Hapiness est couturière (admirez les robes qu’elle porte!). On hésite à charger Treddy avec ces articles de qualité. Dans leur jardin, ils sont en train de faire construire une maison secondaire qu’ils loueront ensuite. Une dizaine d’employés se démène en chansons et les murs montent sous nos yeux…

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Le temps est maussade. Les pluies se succèdent et l’intervalle entre deux nous permet tout juste de sécher. Nous sommes davantage en plaine. En haut d’une montée un petit groupe nous appelle : “Welcome!”. Nous y allons. Ces quelques hommes attendent là, avec quelques sacs de charbon au bord de la route, que des acheteurs potentiels s’arrêtent. Nous échangeons quelques mots, mais ils ne semblent pas vouloir beaucoup plus. On se sent bien, on est avec eux, pour partager le moment. C’est tout. C’est simple. On trouve une jolie guest house pour une bonne nuit de repos après ces quelques 250km en 4 jours… La patronne est adorable, la chambre est nickel, le lit est confortable, le prix est normal. Cela diffère bien avec le resto d’à côté ou prix et qualité de nourriture sont mauvais. Mais surtout, et ce n’est pas la première fois, on est étonné par l’indifférence des employés à notre égard. Comme si avoir des clients ou pas ne changeraient pas leur vie. Comme s’ils étaient dans leurs habitudes, et que le changement, la nouveauté de les intéressait pas. Nous ne connaissons pas leurs conditions d’emploi ni de vie, mais ils nous semblent sans vie.
Toujours de la pluie… nous roulons direction Mombo. Une grosse averse nous oblige à nous abriter en vitesse dans un local à briques. Des enfants viennent nous tenir compagnie et nous inspecter, ainsi que Treddy, sous toutes les coutures, en rigolant. Les enfants sont toujours une belle rencontre, à la fois curieux, excités par notre venue mais aussi craintifs de nous, on ne sait jamais! Il n’est pas rare de les voir s’approcher en groupe, le plus hardi s’approche un peu plus, et si on fait un geste ou si on dit bonjour, tous s’enfuient en courant! Le plaisir de se faire peur…

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C’est ensuite Amina qui passe devant nous et nous invite chez elle. Elle nous sert porridge et chapatti. Elle nous emmène voir une femme médecin Massaï qui habite à côté de chez elle. Bref, elle fait tout ce qu’elle peut pour nous faire plaisir. En partant, nous lui donnons de l’argent pour la nourriture. Elle demande en plus à Hélène si elle n’aurait pas un cadeau… nous sommes sûrs qu’elle a eu du plaisir à nous inviter, à être avec nous. Nous sommes sûrs qu’elle n’a pas fait ça pour l’argent. Il n’empêche, on est un peu amers. Peut-être de n’avoir pas plus partagé. Mais peut-être n’avons-nous pas encore pris le rythme du partage tanzanien? un partage qui n’attend rien de plus qu’être ensemble dans l’instant. Pole, pole… A l’entrée de Mombo, nous devons encore une fois chercher un abri à cause de la pluie. Nous le trouvons près d’une boutique en construction. Le propriétaire est passionné par Treddy. Un peu plus et il nous l’aurait acheté!

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Un étudiant nous indique une boutique en ville ou l’on pourra trouver internet. Enfin! On y fonce. Pas d’internet, le propriétaire, qui est aussi professeur, se fait prêter le modem de temps en temps pour regarder les résultats des examens avec ses étudiants. Bon. On cherche une ONG alors. Vous n’en connaîtriez pas une par hasard? “Mieux, j’en ai une! On va boire un verre pour en discuter?”. Erasmus est ravi d’être avec nous. “Un rêve se réalise”. Il veut nous payer l’hôtel, le confort… pour être sûrs qu’on reste? Adorable Erasmus! Nous allons chez lui, rencontrons sa femme Fatmah, professeur aussi, gazouillons avec sa fille Elice. Erasmus est chrétien, sa femme est musulmane et en plus, il a un an de moins qu’elle. Voilà un africain qui n’a pas peur de bousculer les convenances! Et qui n’a pas peur de créer non plus, de faire fructifier ses idées. Son ONG est à destination des orphelins. “Personne ne s’occupe des enfants seuls, les gens sont trop occupés par leur propre famille pour s’intéresser aux voisins.” Après avoir découvert comment vivaient ces enfants, il en a ramené un chez lui comme un petit frère, et il a décidé de créer son ONG. D’autre part, il a une boutique dans laquelle ses soeurs sont les vendeuses, et compte en ouvrir une autre bientôt à la tête de laquelle il mettra quelqu’un d’autre de sa famille qui n’a pas de travail. “Ici, on s’aide dès qu’on peut”. Erasmus est allé en Allemagne l’année passée avec son église. Il en garde un souvenir mémorable. Et il aime l’Afrique, il en connaît les bons et les mauvais côtés. Il est fier d’être africain.

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Le lendemain, nous rejoignons Erasmus à son école, pour rencontrer ses élèves. Erasmus nous parle de l’absentéisme scolaire. “Les gens ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’école car ils pensent qu’elle va les changer, et qu’ensuite ils ne seront plus en accord avec la famille”. Notre présence motive une autorisation spéciale pour s’absenter de l’école et nous accompagner dans nos excursions de la journée. Direction Soni falls et Lushoto! Nous prenons un premier minibus pour les chutes. Un second nous emmène a Lushoto. De la, nous montons a pied jusqu’au point de vue. Erasmus nous propose un taxi, mais non! Alors il nous suit courageusement, lui qui dit ne pas aimer marcher… En haut le brouillard arrive jusqu’au ponton ou nous sommes installes pour regarder ce qu’il cache. Cela n’entache pas la foi d’Erasmus qui demande a Dieu si on peut avoir cinq minutes de soleil. Quelques instants plus tard, le brouillard se dissipe, laissant apparaitre les magnifiques falaises. Et, fidèle a la demande, cette petite parenthèse de soleil durera cinq minutes. Nous redescendons avec la nuit. Erasmus nous gâte d’andasi bien chauds, directement piochés a la boulangerie. Après avoir guetté les minibus en vain (les africains vivent vraiment avec le soleil!), nous nous rabattons sur un taxi. Nous arrivons chez Erasmus plus fatigués que lui, c’est un comble! Au matin, après une grosse nuit et un solide petit dej (mmmm le bon the avec cuillere de chocolat dedans…), il est temps de se quitter. Erasmus puis Olivier disent un petit mot. L’emotion est palpable.

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Notre objectif aujourd’hui est d’atteindre Segera puis de choisir si nous partons sur la cote ou si nous continuons. Arrives à Korogwe, nous nous arrêtons dans un resto aux petites huttes de paille. Malgre le temps maussade, on se croit dans les iles! “Pas de nourriture”, disent les premiers. Et on nous montre les gamelles vides. “Mais si, mais si!”dit en nous rattrapant une grande mama tanzanienne. Et en effet! Venant d’où? Bonne question! Un vendeur de cd est là également, et nous dénichons l’album qu’on a tant entendu au Kenya. Rose Muhando. Pour etre sûr que c’est le bon, on l’essaie sur le lecteur du resto. Et c’est parti! Tout le monde se met a danser. La mama et les serveuses sous la hutte et les enfants dehors. Ambiance! Juste après le croisement de la route de Tanga et de celle de Dar Es Salam, nous nous arrêtons. Nous allons aller demander a la grande maison que l’on voit s’il est possible de planter la tente dans leur jardin.

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Alors qu’on toque a la porte, on entend des enfants sur le balcon. L’un d’eux descend nous accueillir. Puis sa grand-mère suit. “Il faut que j’en parle à mon fils, mais il n’y a pas de problème”. La discussion, nous l’apprendrons plus tard, consistait en fait à dire à son fils de nous accueillir a l’intérieur. Nous voilà donc priés de laisser le vélo dans une pièce en bas et de monter partager leur vie en haut. Ici vivent Ilda, la grand-mere, avec sa fille Upendo, son fils Samwel, la femme de Samwel Sarah et leurs quatre enfants, Goldwin, Ilda, Eliab et la petite derniere Ruthel, que nous effraierons malgre nous tout le temps passé ici. Nous voulons faire la connaissance du fils dont Mama Ilda nous a parlé. Mais il est dans les champs, avec sa femme, en train de planter du riz. “Peut-on aller le voir?”. Courageuse, Ilda nous accompagne par le petit chemin dans le jardin pour rejoindre les terres agricoles. Nous prenons quelques photos, puis nous apprenons à planter. Ilda prend notre suite pour les photos… Nous revenons tous ensemble à la maison. Construite il y a 10 ans, elle est grande, moderne sauf que… l’éléctricité ne vient pas jusque là. Pourtant tout y est : les interrupteurs, les prises, ne manque que le poteau dehors… Upendo passe beaucoup de temps à cuisiner (au charbon), peut-être un peu plus pour nous, sur la terrasse. Dedans, lampe de poche obligatoire. Nous dînons avec Samwel, la table est trop petite pour accueillir tout le monde. Puis nous nous couchons tôt, fatigues et encouragés par la nuit noire.

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Au petit matin, Samwel part tôt avec Eliab pour acheter de jeunes poulets au marché. Il les fera ensuite grossir pour les vendre à un hôtel-restaurant. Lorsque nous nous réveillons, Ilda nous raconte qu’Eliab voulait venir nous voir à la chambre pour nous dire bonjour et au revoir. “Mais ils dorment!” Et Eliab de répondre : “mais non, il fait soleil, ils ne dorment pas!” Rythme africain… Le temps est maussade, nous sommes encouragés à rester. On nous trouve fatigués, et puis c’est dimanche, jour du repos! Ok, ok, nous partirons après le déjeuner alors. La matinée est tranquille, Goldwin nous raconte une histoire en kiswahili, Eliab travaille à apprendre les nombres et l’anglais du haut de ses 4 ans, nous lisons des contes en anglais, nous discutons des différences de la vie en France et en Tanzanie, Olivier et Samwel font des pronostics pour la coupe du monde... Durant le repas, Samwel nous pousse un peu plus à rester. “Regardez, finalement moi non plus je ne travaille pas, c’est dimanche!”. Bon, une petite sieste alors… Mama Ilda avait mieux lu en nous que nous-mêmes. On était bien crevés, et on dormira plusieurs heures! En fin d’après-midi, nous faisons une petite marche autour des cultures de Samwel. Quand on lui parle de la surproduction en France et des fermes de 90 hectares, il n’y croit pas! Son agriculture à lui est totalement à la main, dépendante des saisons (pas d’irrigation). Il y a deux ans, sa production de riz a été bien pauvre à cause de la sécheresse. Cette année, d’après  les journaux et la radio, la météo sera plus propice. Alors, il réessaie! Forcément, nous restons jusqu’au lendemain, toujours bien gâtés, et nous repartons requinqués!

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Des champs nous passons dans la forêt. Tous les jours, des petits oiseaux noirs à capuchon orange sont comme des balises au bord de la route. La route est encore bien rebondie. Olivier essaie de monter décrocher une noix de coco, nous admirons l’art local et nous essayons l’autre plat traditionnel des restaurants de nos midis : omelette aux frites! 60 km après Segera, en haut d’une colline, un village et le coucher de soleil. Quoi de plus pour monter la tente? Un homme de Dar Es Salam venu faire du commerce de charbon nous aide. Une fois la permission du chef du village obtenue, on plante. Nous dînons avec notre guide sur la place du village. Des tables sont installées dehors, tout le monde vient s’asseoir, tout le monde semble vivre ensemble, il flotte comme un petit air de vacances… La famille à côté de la tente est aux petits soins : de l’eau pour nous laver, la plus propre possible pour nos bouteilles…

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Après une nuit “bercés” par le bruit des camions, nous partons tôt. Les enfants nous suivent jusqu’à la route en faisant des bruits de pleurs… Après un petit dej énergétique chapatti-bananes, nous faisons 60 km d’un coup, dont une grande côte que l’on nous avait prédit. Nous partageons le repas de midi avec un jeune. Patates douces frites. mmmm… Harry nous parle de la pauvreté. Il pense que le gouvernement actuel a plutôt une structure familiale que démocratique et qu’il profite bien sans tenir compte de la population. Nous aurons plusieurs échos du même type par la suite. “Le premier président était bien, cherchant à faire un vrai partage entre tous, mais maintenant la corruption mène tout”. Peu après, à Msata, nous sommes guidés vers un bâtiment d’une association de développement pour la nuit. En fait de développement, c’est un bâtiment du gouvernement. Mary, qui loge dans une maison de fonction juste à côté, regarde nos passeports, semble hésiter… nous disons “ou si vous connaissez une famille…”. Et hop, cela semble tout débloquer, elle nous accueille! Demandez et vous obtiendrez? Elle nous offre le resto, nous protège des moustiques, nous prépare de l’eau pour la douche… un vraie mama! Et en effet, elle a six enfants, mais elle est ici seule, pour finir sa carrière, et elle rentre le week-end à Dar Es Salam pour voir sa famille. Elle nous dit que dans la région où l’on est, peu d’enfants vont à l’école. Mais maintenant, l’école est obligatoire alors parfois c’est la police qui va chercher les élèves dans les familles pour les y amener!

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Nous partons d’un rythme soutenu vers Chalinze où nous nous récompensons d’un jus de fruits de pays avocat-passion (faut bien se faire plaisir de temps en temps). Nous sommes sur la tanzam highway, large comme en Suisse. Les bus sont toujours aussi nombreux et rapides, et les camions de pétrole défilent. Heureusement, un bas-côté aménagé nous permet d’être un peu plus protégés. Nous faisons des arrêts plus fréquents, entre deux collines… 30 km après Chalinze, à Bwawani, nous entrons dans une école secondaire. Olivier s’entretient en kiswahili (fortiche!) avec des femmes qui nous indiquent l’accueil. Sur le chemin, on entend “bonjour!” Des élèves du cours de français ont repéré notre petit drapeau! A l’accueil, des militaires nous reçoivent… Nous sommes dans une école jouxtant une prison, créée pour les enfants du personnel de la prison, et qui maintenant accueille tous ceux qui veulent y aller. Depuis la route, on ne voyait qu’un bâtiment, qui cachait les dortoirs et un immense terrain pour les maisons du personnel et encore derrière, la prison. Comme c’est une école tenue par des militaires, les professeurs en sont. Nous rencontrons ainsi Hamza, le directeur adjoint et Musiba, jeune professeur. Passionnés par notre aventure, ils nous posent plein de questions et nous discutons avec eux une bonne partie de l’après-midi. Musiba nous escorte ensuite pour demander la permission au directeur de planter la tente. Salut militaire et autorisation formelle, on n’est pas trop habitués… Le directeur nous offre gîte dans la maison des invites, inoccupée en ce moment. Pour nous, c’est une suite! De supers fauteuils, un super lit, une salle de bains pour nous tous seuls!!! Nous dînons avec Mohammed, “simple” militaire, puis profitons de notre maison…

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Au matin, sous une fine pluie, Musiba vient nous chercher. Nous commençons par le bureau du directeur, pour signer le livre des visiteurs (très courant en Tanzanie) et dire au revoir. Puis Musiba nous accueille pour le petit déj chez lui. Toujours aussi chaleureux. Nous gagnons l’école lorsqu’il se met à pleuvoir plus fort. Musiba et Hamza nous font visiter l’école et nous profitons d’internet le temps que la pluie se calme. Mais elle ne se calme pas et le soir arrive. On demande à passer une nouvelle nuit, même ailleurs, on peut toujours planter la tente ou camper dans une salle de classe. Mais non, ce n’est pas possible, on a dit qu’on ne restait qu’un jour. D’un autre côté, ils ne peuvent nous laisser aller comme ça, sans savoir où on va, sans être sûrs qu’on soit en sécurité. Voilà. Coincés entre les règles et l’envie d’aider… Comme nous avons parlé des Capucins dont nous avons le contact à Morogoro, ils nous proposent de nous y emmener en voiture. On pensait dorénavant faire tout en vélo, et passer le cap des 5000 km en arrivant à Morogoro, mais il va falloir laisser nos idéaux ici et suivre la règle. Dommage.

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Super master quiz:
Mais à quoi donc sert cet objet sur lequel Hélène est assise???

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Commentaires
L
L'olive qui fait de la muscu ??? On aura tout vu ! lol !<br /> <br /> Bonne continuation --> +
M
Coucou!<br /> Un petit mot de l'outre Atlantique (eh oui, je suis au bord du Maroni en Guyane!)pour répondre à votre quizz : je pense que le tabouret pourrait servir de moule à galette quand on le replie (ca ferait des galettes décorées) et effectivement si en même temps on casse une noix de quelque chose sur l'appendice, on peut obtenir une galette décorée ET parfumée... Je pense qu'avec ca on peut gagner haut la main un concours de tunning-tabouret!<br /> Bises à tous les deux, je pense fort à vous!<br /> Marie
M
J'ai écouté Rose Muhando sur internet et ben c'est super ca mais de la joie au coeur!!!<br /> Bonne route a vous <br /> <br /> Bisous<br /> Marion
F
Il me semble qu'effectivement Hélène se sert de cet appareil quelques photos au dessus avec des demi-noix dans un plat et de la noix rapée dans un bol sous ce qui pourrait être l'extrémité de cet appendice et qui serait donc sur le côté et non devant.<br /> Du moment que c'est bon pour les mollets !!??
J
Une idée un peu plus précise, en lien avec ma précédente réponse : ça pourrait être une sorte de cuillère qui servirai à vider les noix de coco ! Elle est fixée au tabouret pour avoir les 2 mains de disponible.
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